Je m’appelle Brian et je suis arrivé sur l’île de Nil, il y a environ 360 jours. Il me reste moins de 5 jours pour trouver une… Bref aujourd’hui, je suis nostalgique. Je me rappelle de mon arrivée sur l’île. Mon jour 1.
J’ai ouvert les yeux sur un champ de cailloux aux contours irréguliers et déchiquetés d’une teinte rouge feu. Couché sur le flanc, nu, j’ai levé le regard vers le ciel bleu. Bleu clair et radieux.
Je me suis relevé et titubé vers le bord de l’énorme caillou qui m’avait recueilli. Des graviers tranchants recouvraient la plupart des surfaces des rochers. Mes pieds ont touché le sol et j’ai tendu l’oreille.
La quiétude environnante n’était troublée que par moi. Mon coeur cognait dans ma poitrine, mon pouls battait les tempes. Le silence était si intense qu’on aurait presque dit une présence à part entière. Une présence sinistre. J’avais l’impression de m’être réveillé sur une autre planète.
Je me suis mis à trembler violemment, glacé par une peur incompréhensible. J’étais complètement nu, perdu, sans la moindre idée d’où je me trouvais. La dernière chose dont je me souvenais, c’était cette douleur atroce, un froid brûlant et la douleur.
Un grondement sourd s’était fait entendre au loin. Je commençais donc à courir à l’opposé pour ne pas à me retrouver face à ce qui faisait ce bruit. Après quelques kilomètres sur le plateau coupant, je m’étais stoppée scrutant les alentours, à l'affût du moindre mouvement.
Après plusieurs minutes immobile, j’ai eu pleinement conscience de ma vulnérabilité, sans rien pour me couvrir. Il fallait que je continue à bouger. Ma progression était lente et douloureuse sous ce soleil de plomb. J’essayais de prendre des repères. J’étais si concentré que j’ai failli ne pas voir la tache crème au milieu de ce rouge.
J’ai effectué un détour et j’ai trouvé une paire de sandales et des vêtements.
Cool !
Le mot retentit dans l’air comme un cri. Je me suis figé, saisi de frayeur que quelqu’un voire quelque chose m’ait entendu. J’ai scruté les rochers, chacun de mes muscles était tendu dans l’attente de voir débouler quelque chose.
Tout est resté silencieux.
J’ai donc enfilé les vêtements. Les sandales au pied, j’ai pu progresser plus vite.
Au bout d’un moment, le rouge s’est changé en chemin marron, terreux. Quelques buissons desséchés ont commencé à faire leur apparition. J’en ai dépassé un particulièrement grand et une antilope a levé la tête. J’ai fait un pas en arrière, j’ai cligné des yeux … et l’antilope a disparu.
Une hallucination, super…
J’ai continué à avancer. La pierre a laissé la place à de la terre battue. Il y avait des arbres étranges, des pins chétifs. J’ai entendu le bruit familier de l’océan, distant, mais réel. Avant que j’aie le temps de me réjouir, le sol a brillé comme un miroir. Une mare d’eau claire, nichée dans le sol noir. J’ai mis mes mains en coupe et j’en ai bu une gorgée. Elle était froide et revigorante, avec un petit goût de paradis. J’en ai avalé jusqu’à plus soif, tant ma bouche était sèche.
Je continue mon chemin.